Blockchain

La blockchain, c’est quoi ?

La blockchain désigne un dispositif innovant qui pourrait transformer notre quotidien au même titre que la machine à imprimer et la connexion internet. C’est l’observation de plusieurs experts en finances. C’est un outil prometteur qui pourrait changer radicalement le déroulement des achats et des ventes, d’autant plus que les Etats et les institutions financières s’y intéressent déjà. Définissons donc cette fameuse « blockchain ». Pour avoir les réponses précises sur cette technologie, permettons-nous un retour en arrière.

Fonctionnement de la blockchain

Il s’agit d’un système clair en raison de l’inscription permanente de toutes les transactions réalisées depuis le lancement de la technologie.

L’inscription se fait sous la forme de chaine de blocs (d’où le nom anglais blockchain) et les blocs sont les mouvements des actifs.

En effet, lorsqu’une transaction a lieu entre des internautes d’un réseau, et qu’une autre a lieu, il y a un enchainement chronologique formant le bloc. Il faut la validation des utilisateurs de ce réseau sur chaque bloc après que l’algorithme ait été résolu. Cela s’appelle une preuve de travail, et elle est à la base du fonctionnement du bitcoin.

Les utilisateurs mentionnés plus tôt (appelés aussi des mineurs) sont en fait des internautes qui utilisent la puissance de calcul de leurs ordinateurs pour maintenir la chaine de blocs et la valider. Ils gagnent de la monnaie en rémunération de cette énergie.

Chaque processeur est tenu de résoudre une énigme mathématique compliquée, au point qu’il a fallu le regroupement de plusieurs utilisateurs pour y arriver. Ce fut la naissance des « fermes informatiques ».

Il y a 5 phases dans le déroulement de la transaction :

  1. A émet un mouvement de monnaie vers B.
  2. Les transactions s’accumulent et deviennent un bloc.
  3. Chaque bloc attend une validation du réseau grâce à des processus cryptographiques.
  4. Une fois la validation faite, la machine procède à la datation et à l’archivage dans la blockchain, celle-ci étant accessible à tous.
  5. B reçoit le signal envoyé par A

La procédure nécessite du temps. Les mouvements de bitcoins prennent 10 minutes tandis que les mouvements d’ethers se font en 15 secondes (sur Ethereum).

Sûreté de la blockchain

La blockchain se démarque de par son fonctionnement décentralisé. En d’autres mots, aucun serveur ne l’héberge mais elle est sur les machines des internautes.

La blockchain est également reproduite sur les nœuds du groupe d’utilisateurs. Elle constitue donc une base de données infalsifiable, à moins que la majorité des nœuds ne soit altérée en même temps.

La technologie fait appel à des processus cryptographiques pour la protection des données relatives aux transactions (contrats ou propriétés) qui sont inscrites au niveau des blocs. Ces données ne pourront pas être modifiées par quiconque.

La sûreté du système passe aussi par l’usage de deux clés pour activer une transaction. Chaque utilisateur a une clé publique et une clé privé.

Domaines d’applications

Du fait de la décentralisation des opérations, du caractère sûr et transparent du système, l’usage de la blockchain n’est pas limité à la monnaie virtuelle.

En effet, elle sert à l’envoi d’actifs (argent, titre de propriété, actions) afin de mieux retracer et archiver les transactions. Elle sert aussi à l’exécution systématique des contrats intelligents.

On appelle « contrat intelligent » un envoi de valeurs en mode automatique d’après des conditions déjà préétablies par les deux parties. L’envoyeur ne reçoit son paiement que lorsque le destinataire confirme réception de l’article.

La blockchain est donc applicables à de multiples domaines comme : la finance, la santé, l’immobilier, les assurances, les votes, l’énergie…

Théoriquement, la chaine de blocs prendrait donc la place des intermédiaires que sont les notaires, les teneurs de registre immobilier ou encore les établissements bancaires.

La possibilité de prendre la place des plateformes sociales comme Airbnb ou Uber a même été entrevue.

Dans le futur proche, ce processus pourrait permettre des paiements directs (aux artisans, aux propriétaires, aux chauffeurs) sans besoin d’intermédiaire ni de frais.

Comment est née la blockchain ?

Au départ, il y a eu la monnaie. La monnaie de troc, suivie de l’argent fiduciaire… L’argent détient de la valeur puisque l’utilisateur lui fait entièrement confiance. En plus d’être une unité de compte, c’est une façon de faire des échanges et de conserver de la valeur. La confiance est née du fait que l’établissement centralisé (gouvernement, institutions bancaires) sur lequel repose l’argent apporte de la garantie sur la valeur de celle-ci.

Plus tard, la monnaie virtuelle est née avec les chèques, les cartes bancaires, les paiements électroniques. Ces dernières 25 années ont été témoin de cette monnaie dématérialisée. Les monnaies digitales, non soumises à une quelconque institution centralisée en ont été inspirées.

Elle ouvre la voie à une réflexion sur la création de monnaies non conventionnelles, c’est-à-dire indépendantes des autorités centralisées traditionnelles, que l’on appelle monnaies digitales.

A la différence de la monnaie classique (pièces, billet, chèque), la monnaie numérique est basée sur un chiffrement. Une unité de cette monnaie est faite d’une série de chiffres constituant une commande que les internautes peuvent transférer.

Les essais de mise en place d’une monnaie numérique n’étaient pas concluants, notamment à cause d’un problème de sécurité. La duplication d’une série de chiffres était trop simple. Par conséquent, la même monnaie était donc réutilisable, annulant ainsi sa valeur. Au début des années 90, l’inventeur de DigiCash, David Chaum a essayé de contourner cet obstacle par l’invention d’un registre centralisé conservant tous les mouvements faits par tous les usagers. Ainsi, il était devenu impossible qu’une unité de monnaie soit à un point et à un autre au même moment. Le registre était unique et assurait la sécurité des transactions.

Toutefois, cette solution subissait quand même les contraintes de tout registre central : on ne peut jamais être sur de l’inviolabilité du registre. C’est le cas de toutes les bases de données numériques en lien avec la banque, les réservations de vol… Il est tout à fait possible de changer le contenu de la base de données ou de la perdre.

En 2008, un japonais répondant au pseudonyme mystérieux de Satoshi Nakamoto (qui est certainement un groupe) fait paraitre un livre intitulé « Bitcoin : A Peer-to-Peer Electronic Cash System». Là où les personnes derrière le pseudonyme exposent l’idée d’une monnaie innovante. Le système à la base est différent des précédents : il explore la blockchain qui est alors décentralisé. Grâce à ce système fondé sur la relation de particulier à particulier, il n’y a plus besoin de serveur centralisé.

Le Bitcoin : son fondement

Le Bitcoin fonctionne de manière à ce que les unités de monnaie circulent peu à peu. A l’inverse de la monnaie fiduciaire, son émission n’est gérée par aucune institution et le nombre de bitcoins disponibles est prédéfini. D’après les calculs, la dernière unité sera mise en circulation vers l’an 2140, si actuellement 15 millions sont en circulation.

La monnaie est sauvegardée sur une adresse spécifique accessible par une série unique composée de chiffres et de  lettres. L’adresse est peut être maintenue en sécurité sur la mémoire de l’ordinateur, du téléphone ou même par écrit.

Quand une unité de monnaie est transférée pour un paiement quelconque, ce mouvement d’argent est répertorié et archivé. Les mouvements vont constituer des blocs, puis un bloc correspondra à 10 minutes de mouvements de Bitcoins.

Les membres du réseau contribuent par l’énergie de leur processeur à la vérification et à la validation de ces blocs. On appelle cela « minage ». La participation des internautes étant inégale au niveau de la puissance des machines, certains utilisateurs seront mieux rémunérés que d’autres en Bitcoins.

Blockchain désigne alors le groupe de blocs du système, alignés par date, et verrouillés par un hash (signé digitalement) du bloc qui est passé avant. Dans la blockchain, un bloc n’est introduit que lorsque celui qui est passé avant lui n’est finalisé.

Un membre du réseau ayant le logiciel de Bitcoin peut disposer d’une copie des chaines de blocs depuis le lancement de cette monnaie, avec toutes les mises à jour. Afin de garantir le fonctionnement correct du système, les machines possédant le logiciel procèdent à une vérification continuelle des chaines. Il est donc possible pour le système de connaitre en temps réel le nombre de Bitcoins détenu par un membre inscrit. Il est impossible de faire une copie de bitcoin ou de réutiliser un bitcoin pour d’autres paiements.

C’est donc une innovation dans le transfert des avoirs sans duplications possibles, et dans la décentralisation des transactions.

Dans les espaces commerciaux dédiés, il est possible d’avoir l’équivalent en bitcoins avec les devises fiduciaires (dollar américain, euro).

Le créateur du Bitcoin a conçu un système de pair-à-pair, protégé par un cryptage et dont l’anonymat de l’utilisateur est presque maintenu. Ce système rend la traçabilité de l’utilisateur très compliquée. L’identité d’un expéditeur reste donc inconnue. Dans la chaine de blocs, ce sont les échanges qui sont sauvegardées et non n’identité des utilisateurs.Les auteurs de minage de crypto-monnaie composent les nœuds au sein de la chaine de blocs.

Un échange de monnaie subit un chiffrement puis passe pour être sauvegardé dans le bloc. Ce dernier contient d’autres transactions et il est marqué digitalement (preuve de validation) par le bloc qui a été sauvegardé avant lui. Les mineurs se chargent de ce processus de validation par marquage. Ils consacrent leur temps volontairement, mais surtout la puissance de calcul des machines qu’ils utilisent pour la gestion de la chaine de blocs. Ce sont eux qui composent les nœuds.

Le mining (ou minage) est fait contre rémunération. La monnaie de paiement est bien entendu le bitcoin. Les logiciels qui modulent la puissance de calcul de ces mineurs sont responsables du maintien de la valeur de la crypto-monnaie. Avec un nombre croissants de mineurs, on assiste à une plus grande complexité des calculs mais aussi à un gain de sécurité de la chaine de blocs.

Que sera le futur de la chaine de blocs après le bitcoin ?

Les bénéfices à la blockchain sont doubles. Le premier avantage est pécuniaire. En effet, les commissions relatives aux échanges en banques s’annulent. Il serait même possible de se passer de ces établissements intermédiaires. Mais la blockchain a aussi d’autres domaines d’application que les paiements en ligne. Elle peut contribuer à l’envoi d’actifs d’autre nature (titres, actions…)

D’autre part, le système est entièrement transparent et ne dépend pas d’une structure centralisée. De ce fait, il peut être appliqué à de nombreux autres domaines. En tant que registre, la chaine de blocs pourrait contribuer à maintenir une traçabilité pour d’autres types de transactions et d’échanges. Enfin, la blockchain assure que les smart contracts soient honorés (elle peut avoir un contrôle sur la mise en application automatique des termes d’une entente).

L’innovation «blockchain»

Beaucoup d’observateurs concluent actuellement que la révolution apportée par la blockchain dans le monde de la finance peut être transposée dans d’autres sphères du quotidien, grâce au système décentralisé.

La chaine de blocs est en effet un outil technologique servant à la sauvegarde et à l’envoi de données de manière sûre, en toute transparence sans qu’aucune autorité n’y apporte de contrôle obligatoire. C’est donc une mine d’informations accessible au public qui peut être répandue entre ses utilisateurs sans passer par un tiers. De plus, la base de données ne peut être violée ni dupliquée. On lui donnerait l’image d’une grande feuille de calcul laissée à l’usage de tous (sans mention d’identité) et qui ne peut être truquée.

Sur le long terme, on pense que la blockchain sera en mesure de prendre la place des intermédiaires d’offices (comme les notaires ou les établissements bancaires) grâce à la décentralisation des opérations numériques.

Les capacités de la chaine de blocs

Du fait de la décentralisation du fonctionnement de cette base de données, mais aussi de son caractère sûr et transparent, on peut estimer qu’elle serait applicable à d’autres sphères au-delà de celle des finances.

Les usages possibles de la chaine de blocs peuvent être répartis en 3 classes :

  • La base de données ou le registre de stockage : pour maintenir un suivi des services payés et des produits envoyés.
  • Les envois d’actifs (de la monnaie mais aussi d’autres avoirs à transférer comme les actions, les obligations ou les titres…)
  • Les contrats intelligents : ces programmes appliquent en mode automatique les termes d’une entente écrite sans qu’un humain n’ait besoin d’intervenir.

Un programme universel pour des échanges monétaires immédiats et à coût minime

Actuellement, la valeur annuelle des échanges monétaires internationaux est de 400 milliards $. Les espaces commerciaux permettant ces échanges prennent pourtant 10% environ dans plusieurs pays.

La chaine de blocs est donc une option plus intéressante en matière de coût (un échange coûte tout au plus quelques centimes) mais aussi en termes de rapidité (question de secondes, sinon 1 heure tout au plus, sauf pour les virements internationaux qui prennent quelques jours), pour l’achat et la vente de crypto-monnaies contre de la monnaie fiduciaire.

On mise maintenant sur la mise en place d’une meilleure facilité d’usage et d’une plus grande garantie pour les usagers.

2- Un système transparent et sûr pour les élections en ligne

“Nous Citoyens”, le parti politique français s’est servi de la chaine de blocs pour assurer la fiabilité et la clarté du suffrage en ligne (pour ses activités en interne). Le système offre des résultats clairs, crédibles qui peuvent être vérifiés et annoncés presque immédiatement.

Il est impossible de changer les résultats, même pour la personne en charge de diriger le vote. C’est donc une option pour les élections dans des pays où il est difficile de compter les voix, où la fraude est problématique.

3- Un moyen d’obtenir indemnité pour un retard de vol

Etherisc.com est un de ces programmes qui fournissent une assurance aux voyageurs en se basant sur la technologie blockchain. Un retard de vol génèrera immédiatement une indemnité pour les passagers sans que ces derniers n’aient à faire de réclamation.

Le procédé : l’entreprise utilise des contrats intelligents fonctionnant de manière autonome. Les termes de ces contrats sont prédéfinis et marchés sur la chaine de blocs. Un outil de calcul met en lien la base de données aéroportuaire avec le contrat intelligent.

La chaine de blocs abolit donc la nécessité d’avoir un intermédiaire et augmente la confiance de l’utilisateur.

4- Un progrès technologique rendant le domaine musical plus efficace et plus transparent

Grâce à la chaine de blocs, on pourrait monter une base de données internationale, sûre et fiable pour la sauvegarde des droits d’auteur. C’est un outil qui manque dans le secteur même si certains efforts ont été déployés. L’industrie de la musique pourrait alors être plus fiable en termes de protection des auteurs.

Grâce aux contrats intelligents, il est aussi possible de payer instantanément ce qui est dû aux ayants-droits d’un auteur une fois que l’œuvre est diffusée et achetée par le public, car leur application est déterminée avant le lancement (notamment le pourcentage qui revient à la maison de disque, au compositeur et au chanteur).

5- Une façon de combattre les faux produits médicamenteux

Actuellement, jusqu’à 30% des produits pharmaceutiques livrés dans les contrées encore en développement sont contrefaits. Ces produits ont des retombées dramatiques sur la santé. L’OMS estime que 700 000 morts sont liés à cette consommation de produits de contrefaçon.

Une websérie expliquant la Blockchain et le Bitcoin en détail

La chaine de blocs pourrait être utilisée comme un registre universel assurant le suivi et la fiabilité des produits pharmaceutiques. Grâce à elle, tous les consommateurs mais aussi les producteurs de médicaments, opéreront sur le même registre dont la possession ne sera attribuée à personne.

On peut aussi étendre l’utilisation de la blockchain à plusieurs autres domaines comme les finances, les assurances, la santé, la distribution, l’automobile ou l’aéronautique, le show-business, les élections, l’immobilier. Elle peut prendre la place des intermédiaires classiques (agents bancaires, notaires, agents domaniaux…) grâce à la décentralisation du processus.

Bien sûr, toutes ces possibilités cachent encore de nombreux challenges d’ordre juridique, financier et même environnemental.

Pour cette raison, nous avons décidé (Blockchain France) de vous démontrer ce système sous toutes les perspectives, de manière impartiale.

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➤ Entreprise ? Nous avons le Blockchain Partner, créé d’une collaboration de Blockchain France avec le Labo Blockchain, qui couvre trois pôles d’expertises : formation avec accompagnement ; conception technique et conformité.

Pourquoi la Blockchain est intéressante pour les finances ?

A priori présenté comme un danger, le système de la chaine de blocs se présente actuellement comme un outil potentiellement révolutionnaire sur les finances. En effet, il peut faciliter les processus et diminuer la facture. Des métiers en lien avec le chiffre se concertent pour trouver des applications à la Blockchain.

Le groupement FNTC incluant les tiers de confiance s’est penché sur la façon dont les contrats intelligents pourraient être avantageux, vu que ces programmes s’exécutent sans autre ordre que les termes du contrat préalable.

Les résultats des réflexions de 60 établissements financiers au cours d’un consortium mondial sont prometteurs. La Blockchain révolutionnera plusieurs métiers, facilitera l’application de process et diminuera les frais liés à l’exploitation, mais fera naître aussi d’autres types de services.

Blockchain et crypto-monnaies

Blockchain bitcoin

La crypto-monnaie Bitcoin est l’application la plus réputée du système de la chaine de blocs. Inventé en 2008 par Satoshi Nakamoto, une identité qui reste mystérieuse, le Bitcoin est un moyen de paiement sûr, sans notification d’identité, mais aussi une monnaie cryptographique. Le système est accessible au public et son utilisation aussi. Pour en bénéficier, il faut seulement créer un compte servant de wallet, à télécharger dans les boutiques d’apps. La monnaie sert à l’achat d’articles et à payer des services mais peut aussi être troquée contre de la monnaie fiduciaire.

Des sites d’échanges permettent les transactions de bitcoins vers des devises comme l’euro, le dollar ou le yuan. L’un d’entre eux, Paymium, est français. Mais le cours du bitcoin est très instable. En 48 heures, l’amplitude du cours peut être de 20%. Ceci s’explique par la spéculation importante que subit la monnaie, mais aussi de l’inexistence d’une entité de contrôle. A la fin de l’année 2017, on a enregistré un record de 15000$ pour la valeur d’un bitcoin. Il s’agit d’une augmentation de 1000% en une année. Devant la flambée du cours, les autorités de contrôles financiers (AMF et ACPR) ont prévenu les utilisateurs des dangers du placement sur le bitcoin. En effet, la valeur peut aller en chute libre tout comme elle a flambé. De plus, aucune règlementation n’existe sur les investissements et les transactions. Cela met les investisseurs dans une situation délicate car la perte peut être colossale si la valeur est corrigée à la baisse. Par ailleurs, la monnaie investie ne peut être protégée. Beaucoup d’investisseurs demanderaient de plus en plus conseils auprès de ces autorités par l’intermédiaire de leurs centres d’appels. Le 1er avril 2017, le bitcoin est devenu officiellement un mode de paiement au Japon. En novembre 2017, la valeur des bitcoins capitalisés était de 191 milliards $.

Blockchain Ethereum

S’alignant au Bitcoin au niveau de sa réputation, l’Ethereum est une chaine de blocs lancée en 2014. Sa monnaie est l’ether, dont le cours ne suit pas encore celui du bitcoin (à la fin de l’année 2017, le cours était de 460 $).

A l’opposé du bitcoin dont les applications se limitent au paiement, cette blockchain est plus étendue. Grâce à elle, il est possible de lancer des contrats intelligents, ces programmes automatiques dont l’exécution ne dépend que des indications préalablement données par les deux parties. Cette possibilité de lancer des smart contracts a suscité l’intérêt des professionnels de la finance et de la justice. En effet, il sera possible pour eux de transférer des actifs de manière plus sûre ou encore faire des paiements sans intermédiaires.

Dans les assurances, Axa a expérimenté la blockchain dans une de ses prestations. L’entreprise a notamment conçu Fizzy, une indemnisation des retards de vol sur le principe de la blockchain en septembre 2017. Il s’agit d’un contrat intelligent qui s’occupe de rembourser le voyageur lorsqu’un retard est enregistré. L’offre a été possible grâce à la collaboration de l’entreprise Utocat spécialisée dans l’extension des blockchains.

Dans le domaine des finances, plusieurs projets sont en incubation. A titre d’exemples, les entreprises IBM et UBS projettent de lancer Batavia, une future plateforme d’échanges fonctionnant sur le système de la chaine de blocs. Grâce à cet outil, les établissements bancaires pourraient rendre les opérations automatiques, sans devoir passer par le papier et les transactions manuelles. Techniquement, la technologie servira à tracer un envoi de bout en bout. Le pilote est prévu pour les premiers mois de l’année 2018. Le Crédit Agricole s’est aussi servi de la chaine de blocs à titre expérimental pour envoyer de l’argent au-delà des frontières. Il a utilisé le protocole Ripple pour les transferts. Les usagers recevant leurs revenus en francs suisses pourront faire un transfert sur leur compte dans l’Hexagone de manière plus rapide (une question de minutes si auparavant cela prenait 3 jours). Une application depuis le smartphone permet de lancer ce type de transfert. Grâce à la chaine de blocs, les opérations seront immédiates, avec une meilleure clarté concernant les cours de changes. Toujours d’après la banque, les frais liés aux opérations seront nettement réduits. Cette expérience est prévue pour 6 mois avant une extension dans tout le pays.

Boeing est aussi une de ces entreprises qui ont essayé la technologie blockchain. Dans le but d’améliorer le système de navigation de ses aéronefs, il a sollicité un brevet pour un outil technologique fonctionnant sur le principe de la blockchain. Le document reçu par l’office des brevets des U.S. émise en décembre parlait d’une méthode qui éviterait le hacking de la localisation par GPS, un outil de secours nécessaire lorsque le système principal est déréglé.

Blockchain publique ou privée ?

Ces deux entités se distinguent par le niveau d’ouverture de la chaine de blocs au public. Lorsqu’elle est publique, la technologie est consultable et utilisable par n’importe qui. Les envois sont possibles et sont sauvegardées (à condition de répondre aux critères de la blockchain). Parmi les blockchains publiques, il y a l’Ethereum et celle du Bitcoin. La chaine de blocs privée, par contre, est modifiable par une entreprise désignée. Son utilisation est restreinte aux personnes autorisées, mais elle reste consultable par tous. Ce type de blockchain est prisé par les établissements financiers dans leur fonctionnement propre. Il est aussi reconnu pour la capacité de relier des systèmes d’information difficile à mettre en lien dans une même institution.

Blockchains de consortium

« De consortium » indique l’expression qui définit la convention faite par des participants possédant les droits et qui sont décideurs. A titre d’exemple, il serait possible pour plusieurs établissements financiers de convenir d’une chaine de blocs à monter. Dans cette blockchain, la validation d’un bloc pourrait passer par l’approbation de la majorité (par exemple, 8 sur 10). Le fonctionnement n’a rien à voir avec les blockchains expliquées plus haut. En effet, il y a une limite au nombre d’intervenants dans le procédé de validation, mais ils sont aussi choisis, de manière à ce que la majorité seule ne détermine pas la validation d’une décision. La chaine de blocs ainsi transformée est profitable pour les professionnels de la finance, vu que ces derniers travaillent dans un univers où la règlementation est prédominante. De plus, l’identité des utilisateurs de leurs services doit être révélée (une chaine de blocs publique est exemptée de cette contrainte). Une des blockchains de consortiums les plus réputées est certainement le R3 qui regroupe une centaine d’établissements financiers (incluant la BNP Paribas). Cette blockchain a enregistré une levée de 107 millions d’€ rien qu’en mai 2017.

Lois et règlementations françaises de la blockchain

Sur le territoire français, une ordonnance promulguée en avril 2017 sert de cadre légal à la chaine de blocs. Cette ordonnance concerne les bons de caisse et l’émission de titres par une société en réponse à une subvention offerte sur un site de financement participatif. L’ordonnance en question vient en substitution de l’article L 223-12 du code monétaire et considère la chaine de blocs comme un outil électronique partagé servant à la sauvegarde et à la vérification de l’authenticité des actions sur des titres appelés minibons (ces titres s’échanges sur les sites de crowdfunding).

En décembre 2017, à une réunion du gouvernement, une ordonnance promulguée a ouvert la possibilité de transférer la possession de titres financiers par l’intermédiaire de la chaine de blocs. L’ordonnance sera effective en janvier 2018. En Europe, il s’agit d’une innovation en la matière. D’après le Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, l’usage de la blockchain apportera à la technologie financières (et aux participants de l’univers des finances) de nouveaux moyens pour les transactions de titres, plus sûrs et fiables et ce, à moindre coût. Les modalités d’usage de la chaine de blocs dans ce contexte particulier et de pourvoi des titres sera déterminé par un décret ministériel.

Le contenu de l’ordonnance, dont la rédaction a été attribuée à la Direction du Trésor, avance des remaniements de quelques passages au sein du code monétaire et financiers. Par exemple, il souhaiterait que des titres de propriétés puissent être sauvegardés sur la chaine de blocs (en plus d’être sur les comptes-titres). La tendance va dans le sens des espérances des entreprises jeunes qui opèrent sur la chaine de blocs (l’attente est dans un allègement de la règlementation). Il avance aussi d’étoffer les textes du code avec d’autres articles. En particulier, ces articles feront mention des titres éligibles à l’inscription dans la chaine de blocs (titres de capitaux d’entreprises, parts d’entités d’investissement collectif, titres de créances…), mais préciseront aussi le contrôle de ces titres par la législation française (au cas au le siège social de l’entreprise émettrice se trouve en territoire français, ou que l’émission se fait sous le droit français).

Ethereum: un projet tangible

Avec l’étendue des possibilités d’usage de la Blockchain, une idée révolutionnaire pour internet a été concrétisée des travaux de Vitalik Buterin, un développeur. Il s’agit du projet Ethereum.

Grâce à ce protocole, les membres ont la possibilité de monter une base de données accessible à tous, mais aussi fiable, sûre et non modifiable. C’est donc une prévention contre la fraude de données, des dégâts et des problèmes de suppression. Ethereum se veut être une plateforme innovante pour l’invention d’applications. Il sera capable de révolutionner de nombreux domaines de la vie quotidienne comme les élections, les systèmes de paiement, la gestion de la propriété intellectuelle, avec la décentralisation d’entités indépendantes.

Le système Ethereum sert aussi de base à la mise en route de ce qu’on appelle des « contrats intelligents », reproduit d’après le mode de fonctionnement d’un contrat normal. Il s’agit en fait de programmes dont le mode d’exécution est surveillé. Les parties convenantes ont accès aux modalités de ces contrats qui s’appliquent automatiquement lorsque les termes sont accomplis. Grâce à ces contrats intelligents, on évite le manquement d’une des deux parties et on instaure une relation équitable.

Au final, la chaine de blocs est un système décentralisé qui contrôle et sauvegarde les données. Son utilité s’étend aussi à la conception d’applications et de contrats prédéterminés à mise en route indépendante et automatique. Il s’agit en quelque sorte d’une barrière que les progrès technologiques ont percée, avec l’espoir d’autres nouveautés à l’avenir.

En synthèse, retrouvez ici 5 informations-clés pour vous faciliter la compréhension du système de la blockchain.

La blockchain, qu’est-ce que c’est ?

La chaine de blocs, pour son nom en français, est un outil technologique au même titre que le web, servant à sauvegarder des informations digitales à moindre coût, sans passer par une autorité centrale, et de manière tout à fait fiable. La blockchain serait comparable à un registre comportant toutes les transactions faites par les membres d’un réseau.

Il s’agit d’un livre de compte fonctionnant de manière décentralisée. Ce sont les machines des membres qui stockent les données. La mise à jour des informations se fait immédiatement et ne peut être modifiée en raison de la validation reposant sur un code cryptographique. Une ligne de transaction validée constitue un bloc et l’ensemble des blocs qu’on ne peut plus modifier compose la chaine de blocs.

2. Blockchain, Bitcoin : en quoi sont-ils différents ?

Ces deux termes portent souvent à confusion. Bitcoin n’est qu’une des applications de la chaine de blocs et se concentre sur une monnaie cryptographique. Toutefois, les champs d’application de la Blockchain sont nettement plus nombreux (section 3).

Pour le Bitcoin, la chaine de blocs sert à garantir le suivi des envois de monnaie. En effet, un bitcoin est doté d’un code de cryptage qui lui est particulier. De ce fait, un bitcoin n’est transférable qu’une fois à un récipiendaire unique.

3. La chaine de blocs peut servir à autre chose ?

Le champ d’utilisation le plus courant de la blockchain est certainement celui des monnaies cryptographiques. Le Bitcoin en est l’exemple le plus connu. Toutefois, ce système est applicable dans d’autres sphères de la vie courante comme les titres de propriété. Par exemple, au Honduras, un pays émergent où la majorité des terrains n’est pas consignée dans les registres gouvernementaux, une entente avec l’entreprise américaine Factom Inc a permis la mise en place d’une base de données sécurisée fonctionnant avec la technologie blockchain. Depuis, la possession d’un terrain est devenue complètement sécurisée.

Un autre champ d’application de la blockchain serait l’éducation. Au vu des nombreux usages de faux diplômes, une entreprise californienne Bitproof a suggéré l’association d’une clé cryptée inscrite dans une chaine de blocs à tout diplôme émis. Dans la même optique, il est possible d’authentifier des contrats.

4. Pourquoi la blockchain serait profitable aux banques ?

Considérée comme une menace pour les établissements bancaires, le système peut aussi être un bénéfice. Avec la possibilité de supprimer les intermédiaires et de créer un registre sécurisé, la chaine de blocs devient un rival des intervenants dans la pratique bancaire courante. On assistera à la suppression des intervenants qui assurent l’accomplissement des transactions des deux côtés.

Par contre, les coûts de transactions seront extrêmement diminués (connexion et énergie électrique) tandis que les bases de données seront plus sûres. Les opérations bancaires seront donc allégées grâce à l’automatisation des tâches en coulisse, et plus transparentes car les transactions seront accessibles au public. Grâce à cette technologie, les investisseurs pourront être mieux informés du degré d’exposition d’un établissement.

5. La blockchain est-elle vraiment infaillible ?

Le système est décentralisé et ne subit donc aucun contrôle d’une entité supérieure. Aussi, son utilisation pour des activités illicites est inévitable. Le commerce de drogue passe par exemple par le bitcoin.