Assurance ski

Après avoir fait mention sur ces pages des multiples contrats d’assurance que l’on pourrait qualifier d’ordinaires, voici le moment de parler des contrats plus particuliers.

L’assurance ski en fait partie. En réalité, cette assurance vous protège strictement de tout ce qui est relatif à la pratique du ski. Cependant rien pour votre vélo, en revanche. L’assurance ski peut par conséquent être identifiée comme une garantie complémentaire, pas véritablement nécessaire. Néanmoins, les risques de coût énormes lors de la survenance de sinistre sont considérables. Alors, une assurance ski, quelle en est l’utilité ?

Pourquoi adhérer à une assurance ski ?

Parce qu’une compagnie d’assurance s’étant évertuée à concevoir particulièrement un produit relatif à la pratique du ski sait certainement mieux de quoi elle parle. Rien n’est omis. Tous les éléments indispensables au ski sont bien précisés sur les contrats ; matériel, location, secours, soins, rapatriement, transferts, cours de ski, forfaits skis, … Et d’ailleurs deux assureurs comme Assur’ski, qui vous offre la possibilité d’adhérer directement sur Internet, ou le Carré Neige, sur qui on tombe fréquemment en bas des pistes, ont bien réalisé que le créneau n’était pas concurrentiel. Elles vous offrent tous les services que vous pourriez espérer d’une compagnie d’assurance s’il quelque chose vous arrivait au cours de vos prochaines vacances d’hiver.

Certains pourront alors signaler que de nombreuses garanties prévues dans les assurances ski figurent déjà à l’intérieur des contrats d’assurance santé, d’assurance habitation, ou même de la carte bleue. C’est vrai dans une certaine mesure. Seulement c’est dans une certaine mesure

En ce qui concerne la carte bleue, les assurances rapatriement ou couverture de votre matériel volé ou endommagé y figurent bien déjà. Mais faites garde à votre niveau de carte bleue. Car c’est à juste titre sur ces points d’assurances que les différences entre les cartes bleues se jouent. Si vous utilisez une carte bleue basique, vos garanties risquent d’être fortement limitées. A l’inverse, si vous possédez une carte Mastercard Gold ou Visa Premier, vous serez sans doute entièrement couverts… Pour tout ce dont vous avez fait l’achat avec ladite carte bleue. Si vous avez fait usage d’espèces pour louer vos skis et que vous les avez endommagés, votre assurance carte bleue ne pourra rien pour vous.

Autre élément de détail à propos des cartes bleues, il faut vous assurer que leurs garanties s’élargissent à toute votre famille, et pas qu’au titulaire du compte. En d’autres termes, oui, les cartes bleues présentent de bonnes garanties, cependant elles ne sont applicables que sous condition d’utilisation de la carte et bien généralement pour le seul propriétaire de celle-ci. C’est par conséquent une assurance limitée.

En bas des pistes, on vous suggère quelques fois de souscrire une assurance spéciale ski. Sur le papier ces offres sont prometteuses : elles incluent en général les secours, le rapatriement, le remboursement des forfaits ou des cours de ski ou encore le remboursement complémentaire des frais médicaux et d’hospitalisation. Quelques-unes garantissent même l’absence de neige !

Problème : le tarif de ces assurances spécialisées est généralement élevé. Aussitôt que le coût dépasse 20 euros par personne et par semaine, le ratio prix/garantie n’est pas si avantageux. Surtout que vous êtes probablement déjà bien pris en charge par votre mutuelle santé, votre carte bancaire ou votre assurance habitation.

Faites par conséquent, avec une marge de temps, un récapitulatif de vos contrats avant de vous en aller !

Votre mutuelle santé : concernant l’hospitalisation, les chutes…

Pour une jambe cassée, vous êtes obligé de voir un médecin, sans doute vous faire plâtrer, obtenir des béquilles et payer divers médicaments. Le tout pouvant s’accompagner d’une opération, ou encore d’une rééducation…

En tout, ces frais médicaux pourront atteindre environ 600 euros, une somme qui peut être assumée en intégralité ou en partie, par les mutuelles santé. Si vous avez adhéré à un contrat de base, le niveau de remboursement va certes être généralement faible : avec le contrat Claréa 1 de Altpis (32 euros au mois), par exemple, vous prendrez en charge 408 euros resteront, après déduction des remboursements de la Sécurité Sociale et de ceux de votre mutuelle. Cependant avec une complémentaire de bon niveau (April « A la carte 5 » pour 83 euros le mois), rien ne vous sera facturé.

Conclusion : si vous êtes du style plutôt casse-cou, que vous flairez un accident de ski et que votre mutuelle ne rembourse pas grand-chose, l’adhésion à une assurance ski qui couvre les frais médicaux est à prendre en compte. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez vous en passer.

Votre assurance habitation : pour cas de rapatriement…

En situation de besoin d’assistance sur les pistes, ou encore de rapatriement, il faut savoir que la majorité des assurances habitation incluent une garantie d’assistance ski. Naturellement, les sinistres survenus hors-piste ne sont souvent pas couverts, cependant les couvertures proposées offrent la possibilité de ne pas avoir besoin d’une assurance ski complémentaire.

De fait, Suravenir Assurances (Crédit Mutuel) indemnise, à titre d’exemple, les frais de secours, du lieu du sinistre jusqu’au centre de soins à proximité, dans la fourchette de 160 euros. Ce qui suffit largement hormis bien évidemment pour un transport contre toute attente en hélicoptère. De son côté, Axa vous rembourse même les frais avérés de descente depuis le lieu de l’accident, jusqu’en bas des pistes.

Enfin, il ne faut pas oublier que si vous faites une location saisonnière, une garantie « villégiature » a de réelles probabilités d’être prévue dans votre contrat d’assurance habitation. Elle vous couvre contre les sinistres : dégât des eaux, incendie…

Votre carte bancaire : skis dérobés, remboursement des forfaits…

On l’oublie généralement : cependant les cartes bancaires offrent également la possibilité de dédommager le matériel de ski endommagé ou d’annuler une location réservée. Elles peuvent également prendre en charge les prestations de secours en cas de sinistre sur les pistes. Autre atout : elles protègent, généralement, la famille dans son ensemble. A condition bien évidemment, que ce soit la CB proprement dite qui est servi de moyen de paiement de vos achats et réservations.

Pour les cartes basiques (type carte bleue visa), les frais en général pris en charge sont uniquement les frais de secours sur pistes ouvertes et le transport vers le centre hospitalier à proximité. Des plafonds d’intervention sont applicables. Ils diffèrent d’une banque à l’autre, de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros.

Les cartes, de haut standing (Gold ou Premier), offrent – au-delà des secours sur piste et quelques fois hors-piste avec un moniteur diplômé – le remboursement du matériel de ski abîmé, des forfaits et cours de ski non inutilisés, de la location non occupée…

Quelques astuces sur l’assurance ski

Voici deux astuces à employer pour savoir si vous avez besoin d’une assurance ski, et à quel prix :

  • Vous l’avez saisi : il faut éviter de vous engager dans l’assurance ski si vous êtes protégé par vos autres contrats d’assurance pour la majorité des risques encourus, et si vous êtes expérimenté et logique.
  • Si vous devez adhérer à une assurance ski, évitez les tarifs trop tentants. Car si l’assurance soumet des tarifs séduisants, les faibles garanties et le coût des franchises vous seront sans doute décevants…

Lors de la survenance d’un accident

Vous avez un délai de cinq jours ouvrés pour faire la déclaration, par courrier recommandé, de l’accident à votre compagnie d’assurance. Il faut bien évidemment prévenir votre société d’assistance avant de faire une quelconque dépense. Puisque si vous êtes victime d’un accident de ski, et qu’une équipe de sauveteurs est envoyée à votre secours, les frais pris en charge par la commune concernée (frais de recherche, déplacement en hélicoptère ou en civière, …) vont certainement être à votre charge. C’est là que vous faites intervenir la Garantie des Accidents de la Vie (GAV) ou la multirisque habitation.

En général, le hors-piste et la compétition ne sont pas inclus dans les contrats. Si vous faites fréquemment du hors-piste ou de la compétition, faites un ajustement de votre contrat avec votre assureur (assurance multirisque habitation ou autre contrat d’assurance), ou passez aussi à une carte haut de gamme qui tient compte de ces risques. Si le premier jour de vos vacances vous vous blessez et que vous êtes tenu de mettre fin au séjour, vous allez être remboursé frais engagés si cela est inclus.

Si c’est en skiant seul que vous vous blessez, vous êtes tenu de déclarer l’accident au titre de votre assurance individuelle accident ou de la GAV (ou l’assurance ski si auparavant vous avez choisi d’adhérer à une).

Si vous blessez quelqu’un, c’est la garantie responsabilité civile de votre assurance habitation qui interviendra pour couvrir les dommages causés à cette personne.

Vous êtes tenu pour responsable du sinistre si :

  • vous êtes un skieur en amont et vous ne laissez pas la priorité à un skieur en aval,
  • vous vous pausez dans un endroit sans visibilité aucune,
  • vous skiez trop rapidement sur une piste dédiée aux amateurs,
  • vous faites un dépassement assez dangereux,
  • vous perdez un ski qui cause des dommages à un autre skieur.

Les frais liés au secours : à savoir avant la préparation de votre voyage au ski

Plusieurs accidents surviennent chaque année ; vous pourriez vous retrouver responsable ou victime de l’un d’eux.

Si vous êtes victime d’un accident de ski, les implications financières peuvent être énormes, surtout lorsque vous êtes tenu responsable de vos propres blessures. En outre, des seuils maximaux, des exclusions opérées par la Sécurité sociale et votre Complémentaire santé peuvent vous faire assumer des frais médicaux ou relatifs à une hospitalisation.

Par ailleurs, le secours en montagne n’est pas nécessairement gratuit. En France, les communes en charge des secours sur leur domaine skiable sont susceptibles de réclamer le remboursement total ou partiel des frais engagés.

Les frais sont aussi payants quand l’accident se passe près d’une frontière et que le secours est effectué par les Suisses, Italiens ou Espagnols et, d’une manière générale, en situation d’accident à l’étranger.

En moyenne 40 % des accidents sur piste ont besoin de l’intervention des secours. Sur le territoire français, il faut estimer en moyenne :

  • entre 35 et 50 € pour un secours en bas des pistes,
  • entre 100 et 400 € pour un secours sur pistes en fonction de la zone géographique de l’accident,
  • entre 650 et 800 €, ou même plus, pour un secours en hors-piste ou sur les pistes closes,
  • de 1 800 à 3 500 € l’heure pour l’intervention d’un hélicoptère.

Il est par conséquent suggéré de faire le récap sur vos contrats avant votre départ !

Des garanties qui pourraient faire doublon…

Par rapport à l’assurance santé, tout est fonction de votre niveau de garanties. Si vous êtes en niveau basique, tous vos frais ne vont pas couverts par votre complémentaire. Et à cet instant-là, vous allez être très heureux d’avoir adhéré à une complémentaire particulièrement pour le ski à moins de 20 € semaine. Dans la mesure où les remboursements de celle-ci vont se compléter à ce que vont vous verser la sécurité sociale et votre mutuelle. De telle sorte que vous n’ayez à verser aucun centime. A l’inverse, si votre niveau de garanties est élevé, ou pour le moins d’un bon niveau, vous n’allez rien avoir à débourser. Une fois de plus, l’assurance ski peut vous faire gagner la mise et, ce qui est sûr, faites le point de votre contrat santé avant de partir pour le ski.

En ce qui concerne les assurances habitation, elles comprennent pour la majorité une garantie d’assistance ski. Et la couverture suffit largement pour ne pas nécessiter d’assurance ski. En outre, vous êtes aussi censé bénéficier d’une garantie villégiature dans votre contrat d’habitation. Et cette garantie vous couvre au cours de vos locations saisonnières.

En règle générale, l’assurance ski n’est pas une nécessité. Cependant prenez le temps de faire le point de vos contrats avant de chausser les skis. D’aucuns vont probablement avoir de bonnes surprises. Pour d’autres, il va leur sembler alors plus judicieux d’adhérer à une assurance ski.

En plus des deux assureurs ski que nous avons mentionnés plus haut, Carré Neige et Assur’ski, les assureurs qui offrent ce type de contrats particuliers ne sont pas monnaie courante. Vous avez la possibilité de tomber sur quelques-uns dans les contrats voyages ou loisirs des différents assureurs. Par exemple Axa et MMA en offrent. Cependant, prenez des informations auprès de votre compagnie d’assurance sur vos contrats d’habitation et de santé. Et explorez les possibilités d’extension de garantie(s). Par conséquent avant d’aller en séjour hivernal, donnez-vous la peine de consulter vos contrats…

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