Fintech

Vous aviez connu les biotech, peut-être que vous avez entendu parler des Fintech : des startups qui revisitent la finance grâce aux technologies.

Quelques fois en renversant les acteurs historiques du secteur. Définissons en détails pour mieux saisir les enjeux.

Forme contractée de finance et technologie, sur le modèle du terme « biotech » dans le domaine de la santé, l’expression « Fintech » serait apparu dans la presse anglo-saxonne spécialisée pour la première fois vers les années 1980-90. Il s’est réellement popularisé au lendemain de la crise financière de 2007 hors du monde de la finance pour indiquer des entreprises qui innovent, plus précisément jeunes, usant des technologies du numérique, de celles du mobile et des technologies de l’intelligence artificielle etc., pour distribuer des services financiers plus efficacement et peu onéreux. En général, il s’agit de startups, même si des acteurs traditionnels du logiciel ou du paiement bancaire s’affichent quelquefois sous ce terme plus à la mode.

Le cabinet KPMG pense que : « 2015 est l’année où la Fintech est devenue grand public », avec un boom des sommes investies par les fonds de capital-risque dans les startups du domaine, ensuite suivis par les grands acteurs historiques de la finance : cette année-là, 47 milliards de dollars avaient été injectés dans les startups du domaine.

Pour autant, d’après un sondage de Harris Interactive récemment effectué pour le cabinet Deloitte, le terme Fintech n’est pas connu par 83% des Français, et juste « à peu près » 4% ont une réelle connaissance de ce dont il est question (ils sont dans la même proportion à le référencer à « fitness »…). Ils en font usage quelques fois sans s’en rendre compte.

Au début du mois d’avril, l’acquisition par BNP Paribas de la jeune pousse à succès Compte Nickel, un compte sans banque commercialisé chez les buralistes, a mis en évidence ces nouveaux arrivants dans le secteur et avec lesquels il va falloir jouer.

Crowdfunding, néobanques, robo-advisors,…

En général, on distingue de nombreuses catégories de Fintech :

  • les Fintech BtoC (business-to-consumer) s’adressant au grand public, entre autres les « néobanques » entièrement digitales, sans point de contact physique, qui offrent un compte et une carte bancaire à coûts réduits (Morning, Compte Nickel), les cagnottes sur Internet telles que LePotCommun ou Leetchi, les applications de paiement telles que Lydia ou de gestion des finances personnelles (Linxo, Bankin), de même que des outils de gestion de patrimoine (tableau de bord tel que Grisbee) ou d’investissement automatisé (robo-advisors tel que Marie Quantier) ;
  • les Fintech BtoB (business-to-business) offrant des services financiers aux entreprises, PME ou grands comptes, à titre d’exemple la transaction de devises sur Internet (Kantox) ou l’affacturage dématérialisé (Finexkap) ;
  • les Fintech BtoBtoC (business-to-business-to-consumer), référence faite aux plateformes de financement participatif, qui relient des promoteurs de projets, créateurs, vendeurs, PME, et des investisseurs aussi bien professionnels que particuliers : crowdfunding en dons avec ou sans cadeaux (Ulule, KissKissBankBank), crowdlending (prêts aux PME, tel que Lendosphère ou Lendix) et crowdequity (financement en capital, tel que Sowefund) ;
  • les Insurtech, dans l’assurance : du comparateur, tel que Fluo, à l’assurance collaborative comme Otherwise ou Inspeer, et l’assurance santé totalement digitale, tel que Alan ;
  • les Regtech, des entreprises qui offrent des alternatives technologiques pour faire face aux défis réglementaires et de conformité des acteurs de la banque essentiellement (particulièrement dans la connaissance client ou « KYC » dans le jargon) tel que Neuroprofiler ou Fortia.

En général, ces entreprises ne sont pas des établissements bancaires ; quelques unes ont une licence bancaire, telles que la britannique Atom Bank ou la néobanque allemande N26. Elles peuvent disposer de statuts divers, approuvés par le régulateur financier (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution ACPR-Banque de France), particulièrement établissements de paiement, prestataires de services d’investissements (crowdfunding) ou conseillers en investissement participatif, conseillers en investissements financiers (courtage online) ou compagnies de gestion de portefeuille (robo-advisors).

Les Fintech bien positionnées en Europe

Dans l’édition 2016 du classement établi par KPMG des 100 premières entreprises internationales de ce secteur, paraissent trois françaises : Fluo, Lendix et Leetchi.

Dans le tout récent « Pouls de la Fintech », qu’il publie par trimestre et par an, en partenariat avec la base de données du capital-risque CB Insights, le cabinet de conseil estime les levées de fonds des jeunes pousses du secteur à plus de 25 milliards de dollars sur l’année 2016, une pause brutale à la suite de deux années remarquables et les doutes qui ont fait surface suite aux échecs de la plateforme Lending Club aux Etats-Unis.

Les investissements, en Europe, sont approximé les 2,2 milliards de dollars, dont plus de 200 millions en France. Les plus gros players sont américains (Stripe) ou chinois (Ant Financial, détenue par Alibaba)  néanmoins de nombreuses fintech en Europe se démarquent parmi les « licornes » totalisant plus du milliard de dollars en valeurs (la suédoise Klarna, la néerlandaise Adyen, la britannique TransferWise). Cependant pas encore d’acteur en France.

Les diverses familles de FinTech

Le premier groupe, le plus en vogue sur les médias, se compose des activités de financement participatif ou de « crowdfunding ». Par une plateforme consacrée, les particuliers sont capables de financer des projets de création artistique ou des projets d’entreprise. Ce financement peut prendre la forme d’un don (avec ou sans récompense matérielle), d’une participation aux fonds propres de la compagnie ou d’un crédit aux PME (crowdlending). C’est l’exemple de Bolden, plateforme de crédit alternatif qui offre la possibilité aux particuliers de faire un prêt directement aux PME de leur choix, à des intérêts qui varient de 3 à 9%. Pour information, la plateforme Funding Circle a quant à elle déclaré avoir prêté, depuis sa création en 2010, 555 millions de Livres Sterling à des PME, ce qui donne à réfléchir.

Le crowdlending c’est également le “P2P lending” (prêts de particuliers à particuliers). C’est l’exemple du site Prosper.com, lancé en Californie en 2005, qui offre la possibilité aux particuliers de contracter des crédits à la consommation ou d’emprunter de l’argent sans prendre par le canal classique des banques.

La deuxième famille regroupe les plateformes et les applications mobiles qui offrent la possibilité de gérer ses activités de banque, qu’il s’agisse du contrôle de ses dépenses ou ses options d’investissements. eToro se veut, entre autres, le premier réseau social de trading, qui offre la possibilité à ses usagers de regarder et de faire de même pour les investissements des autres membres du réseau.

La troisième catégorie a rapport avec les monnaies virtuelles, dont la plus populaire est le système de Bitcoins particulièrement en application sur le « Deep Web ». Cependant des systèmes d’échange monétaire se sont aussi déployés sur le réseau social Facebook, les Facebook Credits, et sur le jeu en ligne Second Life, les Linden Dollars.

Pour finir, la dernière famille concerne le paiement électronique via son smartphone et en ligne, sur les plateformes de e-commerce ou chez des commerçants. C’est particulièrement l’exemples d’un système comme PayPal, le plus connu, qui offre la possibilité de régler ses achats ou de recevoir de l’argent de manière sécurisée, sans se voir entrain de partager ses coordonnées de banque. Le service Square, accessible aux Etats-Unis, au Canada et au Japon, offre quant à lui la possibilité de payer directement ses achats avec son smartphone dans les boutiques.

Cette liste n’est pas complète et le nombre de FinTech ne cesse d’accroître et de se déployer dans des domaines de plus en plus élargis.

On peut à titre d’exemple faire référence aux français Leetchi (un système de cagnotte sur Internet) et Piggy (qui offre la possibilité de tenir ses comptes entre copains).

Le secteur des FinTech en pleine croissance

Tous les secteurs historiques ont vu leurs modèles économiques profondément changés par la révolution Internet : à la suite de Amazon pour ce qui est de la distribution, de Blablacar lorsqu’on parle transport, Uber pour ce qui concerne les taxis ou encore Airbnb concernant les locations, c’est au tour du secteur de la banque de se faire défier par les nouvelles technologies.

Ce phénomène se remarque plus aux Etats-Unis, qui sont suivis par la Grande-Bretagne. New York et la Silicon Valley collectent approximativement un tiers des investissements alors même que l’Europe à du mal à dépasser la barre des 10%, quand bien même les FinTech de Londres recrutent pour l’heure déjà 100 000 à 150 000 personnes.

En guise d’exemple, Yodlee, application d’agrégation des données de banque, lancée aux Etats-Unis en 1999, compte déjà à son actif plus de 40 millions d’utilisateurs et envisage lever à son entrée en bourse $500 millions.

Les FinTech françaises

Les FinTech, quand bien même elles ne sont pas pour l’heure très connues du grand public de France, comptent déjà tout de même des acteurs majeurs à l’échelle nationale. Par exemple, Bankin introduit une application sans frais qui offre la possibilité d’administrer ses comptes. Actuellement, l’application à déjà séduit plus qu’un million de fans.

En dépit d’un temps de retard comparativement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (leaders internationaux sur le marché), le marché des FinTech en France n’en demeure pas moins en pleine explosion. Le groupe AXA l’a de toute façon compris et a injecté 200 millions d’euros dans un fonds consacré aux jeunes pousses innovantes de la FinTech et de l’AssurTech.

Quelques exemples de FinTech qui en 2015 auront le vent en pourpre

Finexkap offre de l’affacturage sur Internet. La startup a levé 22,5 millions d’euros fin d’année 2014 ! Un nombre qui fait rêver bon nombre d’entrepreneurs.

On peut également mentionner Lydia, solution de paiement par mobile qui a levé 3,6 millions d’euros ou même Weeleo une FinTech qui propose l’échange de devises entre individus. Sans faire mention des FinTech sur la niche du financement participatif en pleine expansion en France.

L’ancien président de l’Association française des investisseurs pour la croissance, Hervé Schricke, par ailleurs fondateur de XAnge : « la proposition de loi relative au financement participatif devrait contribuer largement  à favoriser cette croissance ».

La FinTech et les compagnies d’assurances

La FinTech vient également redorer une autre industrie plutôt bien proche de l’univers bancaire : celui des compagnies d’assurances. Couvertes par une réglementation robuste (Solvency II récemment) et une sorte de philosophie conservatrice, ces institutionnels regardent, à moitié curieux à moitié sceptiques, de nouveaux arrivants qui viennent avec des technologies de « rupture » et des modes de consommation nouveaux. Mais, l’innovation numérique a plusieurs bénéfices, tout d’abord pour la compagnie d’assurance : réduction des charges de gestion, dématérialisation de la documentation, optimisation de la gestion du risque (merci au Big Data), nouveaux moyens d’acquisitions, amélioration du support client…

A l’instar des banques, quelques compagnies d’assurances ont réagi et on a pu voir récemment l’initiative d’AXA d’injecter 200 millions d’euros dans un fonds de capital risque pour les technologiques disruptives ou mieux la mise en place d’un incubateur Allianz à Nice pour les startups. Ces « Insurtechs », comme des banques sont par conséquent plutôt des facilitateurs que des Über en puissance. Par contre, on peut observer que quelques-unes de ces jeunes poussent peuvent offrir la possibilité à des compagnies d’assurances d’aller s’accaparer de nouveaux marchés. Dernier cas en date : Réassurez-moi, un courtier d’assurance de crédit numérique, qui vient s’en prendre au monopole bancaire de l’assurance emprunteur en navigant sur la loi Hamon et qui est assisté par des partenaires tels que Swiss Life ou Generali.

La FinTech et les établissements bancaires

Quand bien même la FinTech semble avant toute chose challenger les établissements bancaires, le secteur bancaire historique maintient une position suffisamment dominante sur le marché. Si leur position d’intermédiaire est challengée par ces nouveaux entrants qui relient directement les particuliers entre eux, peu de jeunes pousses FinTech concurrence véritablement les établissements bancaires. En réalité, c’est généralement des services en complémentarité à l’offre classique, qui obligent les établissements bancaires à innover.

Et puisqu’elles offrent des services en complémentarité à ceux des banques, quelques startups ont capté l’attention de géants bancaires. Pour bénéficier de la technologie employée par la start-up américaine Simple, la banque BBVA l’a acquise en mars 2004 pour un montant de $117 millions. En France, BNP Paribas a initié début 2015 son projet Innov&Connect, alors que la Société Générale noue des partenariats avec des start-ups. La Banque Populaire a quant à elle initié à Nantes sa plateforme nationale de crowdfunding, Proximea.

La FinTech du fut

Dans le monde, les investissements dans la FinTech ont été multipliés par trois en l’espace de six ans (de 2008 à 2014) pour atteindre presque $3 milliards, et en 2018 ils pourraient avoisiner les $8 milliards.

Une étude menée par Accenture développe par ailleurs que depuis 2011, les investissements à l’échelle mondiale dans la FinTech ont quadruplé et ce plus rapidement que les investissements dans le capital-risque.

Il n’est donc question que de temps avant que la FinTech ait bouleversé l’industrie bancaire, tel que l’ont fait Airbnb et Uber – sous réserve que les législations lui en laissent l’occasion, un problème primordial auquel font face actuellement ceux deux majeurs players des VTC et du tourisme.

Un modèle économique récent

La réussite des Fintech demeure à juste titre dans cette prise de conscience des récents modes de consommation et des derniers outils pour mieux les rentabiliser. D’après le patron de France Fintech, Alain Clot, « le réacteur de la disruption est le client lui-même, ses usages, ses attentes « . Pour refaire usage de la définition de Clayton Christensen, professeur à Harvard, sont qualifiés de disruptifs « les nouveaux arrivants qui joignent le marché par le bas, et se servent des nouvelles technologies pour offrir des services ou produits à bas prix ». Ces « nouveaux entrants » se basent sur des compétences techniques (cloud, algorithmes) et sociales (envie de mobilité, de liberté) pour proposer des services plus efficaces et plus chaleureux. Bon nombre de ces Fintech se mettent sur le marché du prêt, par le financement participatif. Après Kisskissbankbank et Ulule, une soixantaine de plateformes sont apparues.

Cependant toutes les autres parties de la finance sont aussi touchées. Affacturage, administration du patrimoine et de l’épargne, conseil en investissement… ne sont plus l’apanage des banques classiques. Malgré cela, autant pour ces dernières que pour les responsables de Fintech, c’est « plus d’une approche de partenariat que d’opposition ». Une approche gagnant-gagnant divulguée par les fondateurs de Finexkap Arthur de Catheu et Cédric Teissier dans une tribune : « les soi-disant frères ennemis envisagent plutôt à cohabiter de façon intelligente au service de ce qui les assemble : le client ».

D’autres informations à savoir pour bien investir dans les Fintechs

Fintech : un marché régulé

L’autre caractéristique importante des Fintech, c’est leur statut très spécifique dans le domaine de la French Tech. En réalité, étant des entreprises du système financier, elles se conforment à des réglementations spécifiques. Ce marché réglementé exige de fortes contraintes néanmoins indispensables pour la protection du consommateur. Le patron de France Fintech, Alain Clot, lorsqu’il mentionne la promotion de ce récent grand secteur moderne rappelle au passage le grand point d’honneur pour la protection des clients et la déontologie dont font montre ces jeunes acteurs.

On va noter aussi la flexibilité relative à la réglementation qui définit ce secteur. Ainsi, Emmanuel Macron dans son discours lors de la journée Fintech Révolution 2016 insistait : « On doit faire chemin à vos côtés, pas devant, au risque de rompre l’innovation ». Son de cloche identique du côté de l’AMF. Franck Guiader directeur de la section régulation de l’administration d’actifs de l’AMF insiste que « l’AMF assiste les nouveaux acteurs avant même la mise sur le marché, en faisant des tests du projet avec ces derniers, étape d’autant plus indispensable que les nouveaux acteurs connaissent en général moins bien le cadre réglementaire que les acteurs classiques. »

A ce jour, l’AMF veut quand même consolider les obligations légales au sujet de la simulation des futures performances. Pour échapper à toute mauvaise compréhension par les investisseurs, les Fintechs offrant des simulations de performances futures vont devoir nécessairement procéder à « l’insertion d’un message unifié, rendant possible l’alerte aux investisseurs sur le fait que les simulations ne sont pas des promesses d’efficience mais plutôt des instruments pédagogiques ». L’épargnant devrait forcément approuver ce message avant d’accéder aux simulations a insisté l’AMF dans son projet de recommandation par anticipation.

Une phethore de start-ups financé dans divers domaines

Le cataclysme du crowdfunding dans le financement des PME

Le crowdfunding ou financement participatif est l’un des moteurs de la Fintech. Son but : relier par le biais des plateformes des entrepreneurs opérant des levées de fonds avec des investisseurs. Si l’equity-based crowdfunding, qui offre la possibilité aux individuels de porter le manteau des business angels avec une simplicité surprenante (Les investisseurs financent une société et en sont actionnaires. La prise de participation s’effectue avec une acquisition de titres via une holding ou en direct.), ne réalise pas encore une croissance exponentielle, le le crowdfunding de prêt ou crowdlending, par contre, se taille la belle part et représente une majorité impressionnante des investissements effectués par ces plateformes. Il est là question de prêter aux entreprises directement en échange des intérêts et contribuer à l’économie réelle, rôle auparavant réservé et cantonné aux établissements bancaires.

Réglementées par l’ORIAS, les plateformes ont l’obligation de se conformer aux conditions énoncées dans les statuts (moralité, capacité professionnelle des responsables) et organisationnelles (mises en garde, mentions, informations … sur le site Internet).

Les plateformes les plus grandes sont Alternativa et Smartangels pour le crowdfunding et Younited credit, Prexem ou bien Credit.fr pour le crowdlending.

L’apparition des algorithmes et facilités de financement

Les Fintech ont aussi investi les secteurs du conseil en investissement, de la gestion d’épargne, des alternatifs de financements à destination des individuels.

Les conseillers en ligne en administration de patrimoine ou robo-advisors en sont certainement les exemples les plus palpables. Or des compagnies comme Advize, Fundshop ou Yomoni offrent à leurs clients une administration de patrimoine dont le conseil est issu d’une approche algorithmique des attentes. Ces robo-advisors s’adressent à tous les investisseurs car cette technologie permet de réduire le coût de l’administration de patrimoine et ainsi de vulgariser cette pratique.

Le sujet est très en vogue, tel que l’indiquent Luc Baqué et Paul Guadagnin, respectivement Directeur Général France et Manager à Alpha Financial Markets, dans une annonce : « le sujet des robo-advisors est devenu très tendance dans l’écosystème de la gestion de patrimoine, comme en témoigne la place centrale accordée à ce thème lors du dernier salon Patrimonia ».

A l’instar des acteurs historiques, les robo-advisors embauchent des « gérants en chair et en os, qui se basent sur des modèles financiers pour déterminer leurs contributions, comme dans bon nombre de compagnies de gestion… […] D’ailleurs, le principal avantage de ces compagnies est au final de mettre encore l’expérience client au goût du jour. » précisent Luc Baqué et Paul Guadagnin, respectivement Directeur Général France et Manager à Alpha Financial Markets. Toutefois, du fait que les robo-advisors ont du mal à attirer une clientèle plus âgée ou même des épargnants en mesure de nourrir des interrogations sur la solidité de ces start-ups, le risque de leur faire confiance pour son argent et les impacts de leur possible faillite, ils gagneraient plus à se lier aux banques classiques. « Elles amèneront leur track record, de même que la marque. Quant aux robo-advisors, ils viendront avec leur savoir-faire en ce qui concerne la digitalisation et l’expérience client, thèmes ô combien chers aux banques dans le cadre de leur processus de modernisation de leur offre. » soulignent Luc Baqué et Paul Guadagnin.

Plusieurs Fintechs offrent des services relatifs à la gestion de compte et la banque de détail pour pouvoir faciliter la gestion budgétaire et/ou de l’épargne des particuliers. Il existe particulièrement des applications de suivi telles que Bankin’ ou Linxo qui offrent la possibilité de gérer simplement son budget, surtout si, à l’image de plus de la moitié des Français, vous êtes titulaires de comptes dans de nombreux établissements bancaires.

Les technologies au service du paiement et des transferts d’argent

Les Fintechs offrent aussi plusieurs outils pour l’entreprise, et le B2B est très en place par le biais surtout de facilités analytiques, et de facilités de paiements ou de transfert d’argent et échanges de devises, pour des investisseurs de type institutionnel et entreprises. Ainsi, Kantox ou FX4BIZ, prestataires de services de change consacrés aux entreprises offrent la possibilité surtout de se couvrir facilement contre le risque de change et moins cher.

La place des fintechs dans le marché de l’assurance et la banque

Les fintech, sont à l’origine d’un renforcement du secteur

Les fintechs changent profondément l’industrie de la bancassurance. Parlant de Révolution Fintech, le terme de révolution est à la mesure des enjeux. En réalité, il s’agit de jeunes compagnies qui suscitent des évolutions importantes en termes de circulation de l’argent et de business avec pour effet, si ce n’est pour but, de mettre en place d’autres référentiels, d’autres façons de penser. Ces startups se basent sur deux compétences fondamentales, compétences technique et sociale, pour proposer des services plus efficients, avec plus de liberté et de façon plus chaleureuse. Elles confirment un vent de changement, une volonté de de faire les choses d’une autre manière.

Et le grand gagnant de cette révolution, c’est le client ! D’après Alain Clot, patron de France Fintech, « le réacteur de la disruption est le client lui-même, ses usages, ses attentes». Il précise qu’en 2015, 40% des français se disent attirés par des services de la fintech. Ces entités qui replacent le client au centre, qui voient le parcours client d’un autre œil incitent tout le secteur à revoir ses pratiques, revisiter ses usages et services.

Les fintechs, tout d’abord des acteurs en complémentarité, associés aux géants de la finance

Les fintechs ne s’inscrivent pas dans une démarche d’opposition vis-à-vis des banques historiques. « Elles ne feront pas tomber les établissements bancaires. Loin de se cannibaliser, les prétendus frères ennemis veulent plutôt à habiter ensemble de façon intelligente au service de ce qui les unit : le client » précisent Cédric Teissier et Arthur de Catheu, dirigeants fondateurs de Finexkap dans leur tribune Fintech et banques : duo gagnant vers un modèle financier moderne.

Peu de fintechs sont indépendants ou vont le rester en grandissant. Elles sont ou vont être pour la majorité rachetées par des géants ou vont signer avec eux des partenariats, vont se faire incuber par les grands établissements bancaires. Cette progression se voit déjà clairement : la plus grande banque espagnole a communiqué en avril 2016 son association avec la fintech américaine Kabbage lors du salon Money 20/20 à Copenhague. Fortuneo et BforBank ont déployé en marque blanche l’agrégateur de comptes Linxo.

La directrice France de la Banque de détail chez BNP Paribas, Marie-Claire Capo-Bianco, a exposé, au cours de la journée Fintech Révolution 2016, l’évolution des métiers de la banque comme « certaine et nécessaire ».  Selon elle, les établissements bancaires sont « conscients que le mieux est de s’adapter » et se basent pour cela sur un écosystème. « Il est plus question d’une approche de partenariat que d’opposition » avec toujours le même but : « être au service du consommateur ». « Les établissements bancaires ont une expérience industrielle d’un métier de protection (conformité, sécurité, etc.) dans une volumétrie considérable. C’est un fort élément gage de confiance. Les fintechs elles amènent l’agilité. Il faut combiner les deux et c’est bien là notre ambition » précise-t-elle.

Si le partenariat des fintechs et des grandes banques historiques se voit déjà tel que le modèle financier moderne, quid de la venue des GAFA dans la compétition ? Les quatre titans de l’Internet fixe et mobile que sont Google, Apple, Facebook et Amazon se placent également sur ce segment (particulièrement via l’Apple Pay et plus souvent l’instauration de facilités de paiement à partir de leurs sites) et seraient bien capables d’être les nouveaux acteurs créant la disruption dans ce secteur en pleine mutation déjà.

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