Crowdfunding
Promu par les pays anglo-saxons, le financement participatif ou « crowdfunding » est une action faisant intervenir la foule pour le financement d’un projet. C
C’est un concept qui sort des sentiers battus en matière de participation financière. Le financement participatif se présente sous diverses formes, selon les nécessités des demandeurs et les préférences des pourvoyeurs.
Nous tenterons d’exposer ici les variantes possibles du crowdfunding, et les sites où ce type d’opération peut se faire, que vous souhaitiez demander un financement pour votre projet ou que vous souhaitiez investir dans un programme prometteur.
Dans le crowdfunding, c’est la foule (ou crowd) qui investit chacun à son niveau pour que votre projet puisse voir le jour. Chaque petite goutte contribuera alors à de grandes réalisations. C’est le principe.
Le concept du crowdfunding répond avant tout à un sens de l’humanité. Il ne faut surtout pas se limiter au simple concept de l’argent pour comprendre l’utilité de ce genre de démarche. C’est un pas à faire ensemble à plusieurs.
Les statistiques sur le Crowdfunding
Sommaire
En 2016, Financement Participatif France a enregistré la participation de 2,6 millions de citoyens Français à des opérations de crowdfunding. Le nombre de projets ayant pu être financés s’élève à 1,5 million.
Remarque :
- Il existe des sites où on peut effectuer des levées de fonds et où les donations n’impliquent rien en échange.
- Le don est l’aspect le plus courant du crowdfunding. Cependant, il y a aussi l’emprunt participatif (ou crowdlending), ou encore la participation au gain d’actions (crowdequity), ou aussi le royalties crowdfunding.
Les divers aspects du financement participatif
Nous en avons parlé plus tôt, le financement collaboratif se présente sous plusieurs formes. Chaque forme convient à un type de projet et répond à des attentes particulières des participants. Pour la petite histoire, ce mode de financement a connu son essor en 1995 en même temps qu’internet. Sa notoriété ne s’est toutefois étendue qu’en 2000, lorsqu’il a été utilisé pour soutenir financièrement des projets musicaux (lancements d’albums, notamment). Par la suite, le crowdfunding a étendu son influence dans de nombreux domaines : voyages touristiques, réparations d’une habitation, réhabilitation après un accident, financement d’une entreprise naissante, soutien à un nouveau commerce… Ce mode de financement ne connait aucune restriction.
Actuellement, plus de la moitié des Français connaissent le concept, d’après l’enquête de la FPF. Les citoyens de l’Hexagone ayant déjà participé à ce genre d’opération sur des plateformes dans le genre de KissKissBankBank, Lendix ou Kickstarter sont de l’ordre de 7%. Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses plateformes dont nous livrerons les détails plus tard. La FPF prévoit qu’en 2020, le nombre de Français participant à une campagne de crowdfunding pourrait s’élever à 43%.
Parlons maintenant des sortes de financements participatifs, de leurs façons de fonctionner, de ce que vous avez à y gagner, et des particularités de chaque type, mais aussi des sites où ce type de financement est possible.
Les bases du crowdfunding (don avec contrepartie)
Les participants sur une plateforme investissent dans une idée ou un projet avec une somme équivalente au montant d’un cadeau (ou plus élevée). Le lanceur du projet continue de détenir tous les droits sur son idée.
- La participation à la collecte de fonds est possible sur une durée bien déterminée. Durant ce laps de temps, les sommes s’empilent pour essayer d’arriver au montant attendu ou de le dépasser.
- Aucun prélèvement bancaire n’est effectué avant que les participations n’atteignent le montant attendu.
F.A.Q : Tout ce que vous aimerez savoir sur le crowdfunding
Tous les projets peuvent-ils vraiment être financés ?
Au départ, le financement participatif servait de moyen de soutenir la culture (cinéma et musique, en particulier). Aujourd’hui, ses domaines d’application se sont largement étendus.
Si un individu quelconque est détenteur d’un projet, celui-ci peut être financé de deux façons : le crédit de particulier à particulier (offert notamment par la banque Younited Credit), et le passage par des sites de financement participatif ou de micro-crédits.
Ce mode de financement innovant a aussi été adopté par les sociétés pour le lancement de nouveaux services, pour faire connaitre leurs réalisations futures ou encore pour payer l’évolution technique faute d’un financement par les banques classiques.
Le financement participatif peut aussi apporter une contribution sur des projets immobiliers sur 18 mois.
Il convient également au financement des projets de transition en matière d’énergies. Il existe par exemple des sites consacrés aux énergies alternatives : énergie éolienne ou solaire…
Tout récemment, nous avons vu en France l’émergence de sites octroyant des crédits à des étudiants.
D’autres sites, dont la spécialité est très limitée mais très pointue, se sont orientés uniquement dans des niches étroites comme le sport ou les activités religieuses.
Les possibilités ne s’arrêtent pas là car elles sont définies par les besoins qui vont apparaitre dans le futur.
Les artistes (musique, cinéma, littérature) savent parfaitement à quel point il est crucial d’utiliser ce genre de plateforme pour faire connaitre son projet au grand public. En effet, ils peuvent travailler dessus et conserver la propriété intellectuelle sur leur œuvre. Mais le financement participatif a des avantages en plus car ce n’est pas seulement un moyen de financer une idée ou une œuvre. C’est aussi un moyen de communication intéressant et une vitrine pour son idée, un moyen de faire sensation sans passer par les médias traditionnels.
Les dirigeants d’entreprises et les leaders innovants trouveront encore plus d’avantages dans le crowdfunding. Bien que ce mode de financement ait débuté avec l’art, il couvre aujourd’hui tous les domaines touchant l’entreprise.
Les bénéfices du financement participatif :
Ce mode de financement amène plusieurs personnes autour d’un projet, créant ainsi une aventure en commun avec une dimension humaine. Pour apprécier la valeur du crowdfunding, il faut voir plus loin que le seul concept financier. Le « Love money » était depuis toujours le moyen de financement le plus prisé par les entrepreneurs. Le financement participatif va dans ce même sens mais offre une cible plus étendue que les membres de la famille et les amis. Le cercle des participants s’étend donc et la diversité des profils est avantageuse pour le détenteur du projet. La possession de l’apport initial pour démarrer le projet est l’étape la plus compliquée. En effet, les établissements bancaires traditionnels ne se hasardent pas à débourser de l’argent pour le démarrage de nouvelles entreprises. Le financement par des entreprises de capital-risque est soumis à une sélection drastique, ne retenant que les capitaux très élevés dans l’ordre du million d’euros.
Il leur faut assurer l’avantage du projet au niveau pécuniaire. Aussi, sachez qu’une collecte de fonds peut apporter un essor à votre produit si vous savez en tirer parti. La communication autour de celui-ci se fera de manière foudroyante et sans frais excessifs. Souvenez-vous que lorsqu’une personne appose un « Like » sur votre projet, ou le partage à des personnes que vous-même, vous ne connaissez pas, ou y participe financièrement, tout ceci est déjà une façon de le valider. La vue des premières participations est un outil puissant de motivation pour l’entrepreneur. Par ailleurs, les éventuelles critiques ou le non-aboutissement de la campagne sont des occasions de revoir le projet et de rectifier le tir pour améliorer le lancement sur le marché. Au moins, avec de telles corrections salvatrices, l’entrepreneur ne risque pas le rejet foudroyant, bien difficile à digérer.
On appelle crowdlending un financement collaboratif où les participants prêtent de l’argent au porteur de projets (que ce soit un particulier ou une entreprise).
Crédit aux entreprises
C’est en d’autres mots, le crowdlending, une alternative aux financements classiques car le soutien financier d’un projet d’une PME est effectué par des particuliers à la place des banques en ligne ou classiques. La contribution est donc une sorte d’investissement, avec l’espoir de retrouver ce capital associé ou non à des intérêts, en fonction de l’entente initiale. Les participants à ce type d’investissement comptent obtenir de grands bénéfices, d’environ 5 à 10%.
Le crowdlending est réalisable sur des plateformes réputées comme Credit.fr, Lendix, PretUp ou encore Unilend ou Lendopolis. Lendix a été en tête du marché en 2015, avec un CA atteignant les 25 millions €. Il s’agit d’un site pointilleux sur la sélection des projets, qui ne garde que les plus pertinents, afin que les contributeurs aient droit au meilleur. Un autre site, Lemon Way, également destiné au financement de projets d’entreprises, promet le remboursement en cas de défaut des sociétés demandeuses. En début 2015, il a été exigé que les sites de financement participatif exposent leur taux de défaut pour mettre les potentiels contributeurs en garde sur les dangers. En début 2017, l’Union Fédérale des Consommateurs a lancé une alerte concernant les sites qui surévalueraient les bénéfices et diminueraient les risques. Aujourd’hui, les crédits offerts aux entreprises par le biais du financement participatif restent stationnaires. En effet, les crédits bancaires sont de moins en moins facturés, et les contributeurs ont moins confiance aux chiffres de rendements apposés sur les plateformes de crowdfunding.
Crédit aux particuliers
Le financement participatif est aussi un moyen de soutenir financièrement le projet d’un individu lambda. Cela s’appelle le prêt de pair à pair. Le statut d’entreprise n’est donc pas exigé pour bénéficier de la contribution de crowdfunders. Les sites de crowdfunding les plus réputés offrant le crowdlending aux particuliers regroupent habituellement leurs portefeuilles de crédit afin d’étaler le risque sur les investissements. Parmi ceux-ci, il y a Younited Credit (auparavant le Prêt d’Union), Zopa ou encore Lending Club chez les Américains.
Pour diminuer au mieux le risque couru par l’investisseur, celui-ci n’a pas le choix quant au projet sur lequel ira son investissement. Et pour que le site gagne en fiabilité, il s’associe habituellement avec une banque classique afin que les opérations restent transparentes.
Crowdfunding en capitaux
C’est une forme assez réputée du crowdfunding que les Anglo-saxons appellent aussi « equity crowdfunding ». Dans ce type de financement, les contributeurs gagnent des parts dans les sociétés dont les valeurs boursières ne sont pas encore attribuées. En échange, ils obtiendront des pourcentages sur les bénéfices des actions et de la revente de l’entreprise. Ce lot particulier comprend par exemple investir99, Bulb in Town, SmartAngels (collaborant avec Fortuneo) ou encore Anaxago. Il existe un vaste choix de sites permettant le financement en capitaux de sociétés non cotées en bourse. Chaque contributeur qui investit dans la société entre dans le cercle des actionnaires. Généralement, ce sont des petites entreprises faisant partie de groupes de business angels.
Le porteur de projet gagne beaucoup à utiliser le crowdfunding en capitaux de par la rapidité du processus et de par la facilité (contrairement aux collectes de fonds classiques sur le marché boursier et aux emprunts auprès d’une banque traditionnelle).
Quant au contributeur, il sera avantagé par les déductions fiscales sur le salaire et des bénéfices que l’equity crowdfunding apportera à sa propre petite entreprise. Et comme beaucoup des membres de l’entourage d’un entrepreneur connaissent le crowdfunding, l’intégration à de grands réseaux de sites n’est pas toujours indispensable pour obtenir le financement d’un projet.
Les prêts pour les exposants sont de deux sortes :
- crédits rémunérés : les contributeurs au financement obtiendront régulièrement des intérêts.
- crédits non-rémunérés ou solidaires : actuellement, hellomerci est l’unique site en France qui pourvoit des prêts à taux nul destinés au financement d’idées personnelles ou de projets d’entreprises.
Comparaison de sites
Vous pensez développer votre capital en soutenant les sociétés françaises dans leur croissance ? Vous avez pensé au crowdlending ?
Rendez-vous sur une interface de comparaison pour les sites de crowdlending
Ce comparateur regroupe les prestations en crowdlending disponibles sur le web français, notamment les sites les plus connus comportant des projets de sociétés comme Bolden, Credit-fr, Lendopolis, Lendix, Prexem ou encore Investbook.
Statistiques
En France, le financement participatif a permis la réalisation de 64500 projets depuis maintenant 10 ans. Les entreprises ont été bénéficiaires de 44% des allocations.
Fonctionnement du crowdlending rémunéré pour les sociétés
- Le chef d’une entreprise – ayant au minimum 2 années d’existence – expose son idée pour développer son entreprise sur le site, et détaille le montant qu’il lui faut (entre 10 000 € et 2,5 millions €).
- Les membres de la plateforme contribuent à hauteur de 20€ à 2000€ en prêt, avec des intérêts bruts s’élevant entre 3,5 et 10,5%. Ce crédit durera entre 2 et 5 ans. C’est une manière pour les internautes d’investir en capitaux et de multiplier leurs économies.
- La levée de fonds est aussi limitée en temps. Habituellement, elle ne dépasse pas 30 jours. Durant ce laps de temps, les sommes prêtées sont cumulées pour arriver au montant espéré par le chef d’entreprise. Ce mode de financement est surtout basé sur la loi du tout ou rien, car si les sommes cumulées n’atteignent pas le montant voulu, le financement sera annulé.
Les besoins auxquels le crowdlending s’adresse
- les besoins en outils ou en matériaux
- les besoins moins concrets : campagne de vente, grands travaux…
- les besoins en fonds de roulement de croissance
- création d’une franchise
- l’investissement dans un fonds de commerce
- …
Habituellement, les sites de crowdlending sont destinés aux sociétés qui ont une assise solide mais qui voudraient étendre leurs activités.
Bénéfices du financement participatif rémunéré pour une entreprise
- Pas besoin de caution pour obtenir le crédit
Les sites vérifient la capacité de l’entreprise à rembourser, calcule son risque de défaut de paiement en fonction de cette crédibilité.
Les services sont rapides
Les sites de crowdfunding évaluent presque tous les idées à financer en une semaine, tout au plus. A la validation, ils diffusent le projet pour que les membres puissent en avoir connaissance, et la levée de fonds commence pour durer 30 jours. En pratique, plusieurs levées réussissent dans les heures qui suivent ce lancement, ou en quelques jours. Mais cette rapidité dépend aussi de leur nature et de la somme attendue.
Une mise en avant de l’entreprise
Une levée de fonds par le crowdfunding est un moyen de faire connaitre les activités d’une société. Un emprunt auprès d’une banque traditionnelle n’aurait pas permis à l’entreprise exposante de bénéficier d’une plus grande notoriété auprès des Français.
L’entreprise est soutenue par une communauté
Les contributeurs au prêt font un investissement et ont donc tout intérêt à ce que la société se développe sur le long terme. Ils vont donc faire en sorte qu’elle soit plus connue, devenant ainsi des faiseurs de publicité !
Astuces pour une levée de fonds réussie
Avant la levée de fonds
Etablir une liste des contacts électroniques des relations que vous avez sur les réseaux sociaux (professionnels ou personnels), mais aussi des connaissances dans le milieu : partenaires potentiels, prestataires de service, employés, membres de la famille et proches…
Pendant la levée de fonds
- Prendre contact avec ces personnes par email. Pour que la levée de fonds soit efficace, il faut que l’esprit de collaboration soit présent. Tout se joue les premiers jours.
- Utiliser les médias sociaux courants pour informer sur le projet (Facebook, Twitter, LinkedIn, sont de bons outils)
- En parler de vive voix avec les proches lors des rencontres ou en les appelant …
- Utiliser la presse écrite et visuelle de la région, les médias spécialistes du domaine, ou encore les autorités de la ville et les informer du projet et du besoin de financement.
A la suite de la levée de fonds
- Exprimer votre gratitude envers tous les investisseurs du site qui ont participé à la collecte
- Rester en contact avec la communauté et l’informer de manière périodique (chaque semestre par exemple) de l’évolution du projet en question. C’est un moyen de gérer le groupe de sympathisants. En tant que chef d’entreprise, il est important de répondre à la confiance donnée par ses investisseurs, afin de pouvoir les consulter pour d’autres évolutions futures.
Les statistiques
L’année 2016 a vu la réalisation de 651 projets de sociétés grâce au financement de la plateforme, si en 2015, on en comptait 395. Le financement s’est élevé à 83 millions d’euros, ce qui équivaut à plus du double du montant de 2015. Ce sont les chiffres du Baromètre du Crowdlending du site crowdlending.fr.
LENDOPOLIS, crédit envers une entreprise : la façon de créer un dossier
Au départ, l’entrepreneur qui voudrait faire une collecte de fonds rémunérée sur le site est tenu de remettre un dossier via la plateforme. Dans ce dossier, il y aura notamment :
- un descriptif de la société et du projet à financer
- 2 relevés fiscaux de l’entreprise (sauf pour les situations comme une franchise ou la reprise d’une affaire…)
Voici les paramètres à prendre en compte pour assurer l’éligibilité :
- 2 années d’exercice ou plus (sauf pour les situations particulières citées plus haut : franchise, reprise de l’affaire…)
- Etre en croissance et non en situation de redressement ou dans un programme de continuation
- Être inscrit en France (aussi pour les DOM), un détail utile pour la législation
- Avoir un chiffre d’affaires d’au moins 150 000 €
- Etre dans le positif en matière de capitaux propres
- Prouver que le taux d’endettement est acceptable
- Avoir une rentabilité prouvée (Excédent brut d’exploitation)
- Avoir 2 employés enregistrés (au minimum)
Equity Crowdfunding
On appelle « equity crowdfunding » ou encore crypto-equity, un moyen d’obtenir un financement par le biais des cryptos monnaies (ex : Bitcoin). Cette alternative monétaire présente l’avantage de ne pas être encombrant (pas besoin de coffre ou de banque), mais aussi de ne pas subir le contrôle d’entités comme les réseaux bancaires. Ce genre de financement soit encore très peu connu et utilisé, en plus du fait que l’equity-crowdfunding est controversé au niveau légal. Aussi, l’introduction de la monnaie cryptographique dans ce domaine reste difficile.
De plus en plus de sites consacrés au financement participatif via le concept de crypto-equity voient le jour. Parmi ceux-ci, il y a Swarm ou encore Cryptostocks.
Swarm, initiée par des businessmen comme Joel Dietz, gère des contributions faites avec le Bitcoin. Sur cette plateforme, les membres participent financièrement à la concrétisation d’idées et de projets en se servant de crypto-monnaies. En voulant innover dans la manière de collecter les fonds, Swarm fonctionne à l’aide de jetons. Ces jetons ont la valeur indexée par les dirigeants d’entreprise, une valeur fixée digitalement, et seront distribués aux contributeurs. La valeur en question est laissée au souhait de l’entrepreneur qui peut alors choisir des dividendes, des services offerts par l’entreprise ou d’autres types de récompense.
D’après son fondateur, la plateforme Swarm offre beaucoup plus que les autres sites de financement participatif, notamment la possibilité pour le chef d’entreprise de définir l’equity par rapport à son projet. D’autre part, le moyen de paiement utilisé par Swarm présente l’avantage pour les contributeurs d’acheter les jetons avec de la monnaie virtuelle. Ceux-ci sont donc libérés de la contrainte des changes entre les devises fiduciaires.
Il faut tout de même différencier « crypto-equity » de « l’equity-crowdfunding », car la distinction équivaut à l’usage des bitcoins à la place de l’euro. Dans le premier, tout le système est régulé par les participants à la collecte. Dans le second, le système est encore centralisé et sous l’égide des entités financières ainsi que des autorités. Même du point de vue légal et populaire, les monnaies cryptographiques sont encore mal cadrées. Le site Swarm a percé sur le marché et ses propriétaires voudraient lui faire prendre une place comme celle de Kickstarter mais axé dans les monnaies virtuelles. Seulement, il est aussi possible que les sites de crowdfunding réputés puissent un jour intégrer les crypto-monnaies dans leurs modes de paiement.
Le royalty crowdfunding
On appelle financement en royalties un moyen de contribuer financièrement à un projet sans la de ses capitaux propres pour un entrepreneur et en donnant en contrepartie des sommes en fonction du chiffre d’affaires. Cela est donc différences du concept de mensualités fixes. Le contributeur peut participer financièrement à la réalisation d’une idée qui l’intéresse avec un retour sur investissement croissant, un moyen de faire un amortissement de leur prêt.
Pour conclure la participation, l’entreprise émet un contrat mentionnant la cession d’une portion des revenus qu’elle génère. Le contrat stipule les conditions du reversement, notamment la proportion à transférer au contributeur.
Actuellement, deux sites français sont consacrés à ce type de financement : My Pharma Company et WE DO GOOD.
Historique du royalties crowdfunding
Le concept des royalties n’est pas récent, et il est vraiment ingénieux ! Il a déjà été mis en avant par des entreprises comme My Major Company qui est une des premières à avoir popularisé le crowdfunding dans l’Hexagone.
L’utilisation des royalties pour soutenir des projets d’entreprises a été plus récemment observée. Le reversement en fonction des gains de l’entreprise et de son chiffre d’affaires est très connu chez les voisins d’Outre-Atlantique et s’appelle « revenue based finance ». D’après les prévisions de Paul Niedere pour 2020, ce modèle est même considéré, au même titre que le prêt, comme une voie intéressante pour le futur du crowdfunding, car il pourrait très bien prendre la place de l’equity-crowdfunding.
Quelle est la raison ?
Le royalties crowdfunding est prometteur car le reversement de la contribution est accélérée, et qu’avec la technologie, il est plus simple de gérer plusieurs rétributions en même temps.
Informations utiles
Le contributeur est assuré contre une quelconque perte d’argent grâce au prolongement de la période de versements des royalties jusqu’à ce que le montant investi soit totalement réglé.
Progression du financement par royalties
Le financement participatif par les royalties date déjà depuis que la plateforme pionnière My Major Company l’a fait connaitre. Au départ, ce mode de financement s’adressait uniquement à l’art. Il s’applique actuellement au soutien aux entreprises.
La législation autour du royalties crowdfunding
En territoire français, la pratique de ce mode de financement est régulée par les institutions bancaires, sans toutefois être formellement reconnue en raison de son caractère récent et de la rivalité de ce système avec celui des banques.
En effet, il faut rappeler que les transferts d’argent se font généralement par l’intermédiaire d’institutions agréées et la réception de l’argent se fait sur un compte réservé à la collecte de fonds. Ce compte est géré par un responsable, intégré dans les services de paiement. La législation appliquée dépendra du type de transaction.
Au 1er octobre 2014, l’Etat a émis une ordonnance régissant le crowdfunding. En octobre 2016, un décret a changé les limites de paiements et a mis des mini-bons en application.
La législation sur les sites de donations
Dans le cas où le site fournirait lui-même ces services de paiement (compte réservé et responsable de la gestion), il est tenu d’avoir un agrément de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ou ACPR) qui a des liens avec la Banque de France sans en être indexée.
De même, si le site confie ces tâches à un autre prestataire, l’agrément par l’ACPR doit toujours être valable.
Si le site ne constitue qu’un endroit où les particuliers sont mis en contact, et qu’il ne prend pas les fonds en charge, il n’est pas tenu d’être enregistré auprès de l’ACPR.
La législation sur le prêt
Selon le type de crédit fourni par le site (la rémunération entrant aussi en compte), on distingue plusieurs sortes de règlementations :
- Premier cas : le site accepte les crédits (qu’ils soient rémunérés ou pas) offerts par plusieurs créanciers particuliers, il est alors tenu d’être enregistré auprès de l’Organisme pour le Registre des Intermédiaires en Assurance (ou ORIAS). Le site sera considéré comme un intermédiaire en financement participatif et pas comme un établissement de crédit. Le plafond des prêts sera établi à 1M€ mais l’investissement par membre sur un projet ne s’élèvera pas à plus de 2000€ si le crédit est rétribué, et 5000€ s’il ne l’est pas.
- Deuxième cas : le site accepte les obligations et les minibons, il doit être reconnu par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) en tant que CIP ou Conseiller en Investissement Participatif. Il peut plafonner ses prêts à hauteur de 2,5 M€, sans aucun plafond au niveau des contributions.
Contrainte commune, depuis juillet 2016, les sites doivent avoir une assurance de responsabilité civile professionnelle.
La législation sur le financement en capitaux
Les règles varient en fonction des activités du site. Il y a 3 cas de figures : CIF (conseil d’ordre financier), PSI, gestion des titres financiers
- Si le site est en quête de contributeurs pour le compte qui gère les participations aux collectes, il obtiendra un agrément de PSI (pour prestataire de service d’investissement). Mais cet agrément n’est obtenu que via l’ACPR après accord de l’AMF.
- Si l’activité du site consiste à fournir des CIFS, il lui faut un enregistrement auprès de l’ORIAS.
- Le site peut avoir un statut CIP. Mais cela plafonnera les opérations à 2,5 M€.
- Si le site recueille des contributions financières par une large population, il doit se conformer à l’offre au public. Pour contourner cette situation, on peut considérer l’investissement comme un investissement d’ordre privé, mais à condition que la participation soit limitée à 150 investisseurs.
Conclusion
Suite à tout ce qui a été écrit, le financement participatif se décline en 5 formes au minimum. Chaque forme est une réponse à un besoin particulier du côté du demandeur et du contributeur. Aujourd’hui, le crowdfunding n’est pas encore très reconnu en France. Cela s’explique par la façon de penser des Français, différente de celle des Anglo-saxons qui ont initié ce mode de financement. Aussi, tout ce qui concerne les dons reste encore minoritaire auprès des Français. A titre d’exemple, le financement participatif mobilise 1,6 milliard de dollars chez les Américains (USA) contre 945 millions d’euros pour l’intégralité des pays européens (rapport de Xerfi).
Quoi qu’il en soit, les sites consacrés au crowdfunding continuent de croître, et les pionniers du mouvement comme Fintech sont englobés par de puissants établissements bancaires ou collaborent avec eux. C’est le cas de Credit.fr qui collabore avec Hello Bank !, ou aussi de KissKissBankBank sous l’aile de la Banque Postale. La France avance peu à peu dans la course, une ascension récente qui ne passe pas inaperçue. De 2013 à 2014, l’utilisation du crowdfunding a triplé, mobilisant ainsi 152 millions €.
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